14/3/2014 - pierre@dirapon.be
Appareil -culte des années '70, le Polaroid Big Shot est résolument basique: mise au point (+/-1,20 m) et vitesse d'exposition (de l'ordre de 1/60e) fixes, réglage du diaphragme dans une plage réduite autour de f: 1:29. Il ne peut de ce fait être utilisé en lumière naturelle que sous fort éclairement (plein soleil) . Dans tous les autres cas, l'appoint du flash est indispensable. Et c'est là que cela se complique: le Big Shot est conçu pour utiliser des Magicubes (à ne pas confonfre avec les Flashcubes...) radicalement introuvables de nos jours. L'utilisation régulière de ce merveilleux appareil implique de trouver une solution de substitution.
La fausse bonne idéeEn observant le fonctionnement du mécanisme qui déclenche le flash on observe un axe qui tourne à chaque cycle de 90°, et un têton rectangulaire (flèche) qui jaillit de la platine au moment du déclenchement pour mettre à feu l'ampoule de flash magnésique. |
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L'idée est tentante de réaliser un système qui ferme le circuit du flash au moment où ledit têton sort de son logement. Le montage ci-dessous est réalisé avec du matériel prélevé sur un Yashica 35 Electro: interrupteur bilames et prise de synchro-flash
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Le système déclenche parfaitement le flash... mais la photo reste désespérément noire. Explication: le mécanisme du Big Shot est conçu pour commander une ampoule à filament, dont l'inflammation est progressive et n'atteint sa pleine puissance qu'après quelques millièmes de seconde: par contre le flash électronique produit un éclair extrêmement bref et quasi-instantané. Le Big Shot, comme tous les appareils utilisant des ampoules magnésiques, envoie l'impulsion qui commande l'ampoule une fraction de seconde avant que l'obturateur ne soit totalement ouvert, de telle sorte que l'éclairage maximum de l'ampoule se produit à pleine ouverture de l'obturateur. Vous l'avez compris, l'éclair produit par le flash électronique commandé par le mécanisme décrit ci-dessus intervient prématurément par rapport à l'ouverture de l'obturateur, ce qui est facile à vérifier en déclenchant dos ouvert et flash orienté vers la lentille frontale: l'éclair est peu, voire pas visible à travers l'objectif. |
Première bonne idéeDans les années '70, plusieurs marques de flashes ont mis sur le marché des solutions alternatives incorporant un flash électronique, ainsi qu'un mécanisme retardateur à l'allumage. Le fabricant américain Kalimar (en fait plutôt distributeur de produits achetés ici et là et rebadgés à sa marque...) a écoulé assez largement un flash électronique destiné au Kodak Instamatic 50-60, qui utilisait également lesdits Magicubes.
Ces flashes sont régulièrement en vente sur Ebay USA à des prix raisonnables (compte non-tenu des frais d'expédition et de douane...) Je me suis laissé tenter. Attention: ce flash est inutilisable tel quel: il n'est pas possible de le fixer correctement sur le boîtier Polaroid, et de plus sa puissance est nettement insuffisante pour espérer obtenir une exposition correcte. Seul le mécanisme de commande présente de l'intérêt en l'occurence, et doit être séparé du corps du flash en faisant "sauter" le rivet qui relie les deux éléments.
Il s'agit ici de ressouder un câble de flash avec une prise mâle en lieu et place du câble qui part vers le corps du flash, et éventuellement de la retailler pour qu'elle s'insère et se bloque dans la fourche qui servait de logement au rivet. Ne reste alors qu'à trouver un flash possédant un nombre-guide (puissance) suffisamment élevé: en pratique autour de 28/30 (inutile de tenter le coup si votre flash se contente de deux piles AA, seuls les flashes utilisant 4 piles peuvent répondre à l'attente). La question suivante concerne la fixation dudit flash... je privilégie quant à moi les modifications qui sont totalement réversibles concernant l'appareil lui-même: dans ces conditions, le Velcro autocollant peut rendre de grands services. Le plus simple est de partir d'un flash dont la tête est orientable: velcro velours sur la partie de l'appareil au-dessus du diffuseur, et velcro accrochant sur le dessous de la tête du flash.
Le résultat, pas trop moche et parfaitement fonctionnel
Photo test avec ce montage: adaptateur Kalimar et flash Starblitz 3200 BT à pleine puissance Deuxième bonne idée pour les chanceux... |
Tandis que le "tracking" de mon envoi du flash Kalimar m'annonçait sa livraison imminente, je me rends au "marché aux puces" de la place du Jeu de Balle à Bruxelles, et mon instinct de fouineur est attiré par un amoncellement d'objets et accessoires photographiques hétéroclites. Mon sang ne fait qu'un tour en apercevant un bitoniot qui pourrait bien faire mon affaire, et qui a en tous cas toutes les caractéristiques. |
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Bingo! Il s'agit du confidentiel Sunpak 110 Magicube adapter, conçu apparemment pour les Kodak Instamatic 40/60, comme le laisse supposer le clip en plastique transparent. |
Il faut confectionner une cale, ici en bois, collée au double-face sur le boitier et munie d'un Velcro sur sa partie supérieure, pour fixer solidement l'adaptateur sur le boîtier. Malgré cela, la fixation n'est pas suffisamment rigide pour supporter le poids du flash: ici aussi le mieux est de prendre appui, avec un Velcro, sur le dessus du diffuseur:
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Et le résultat final, ici aussi pas trop moche et parfaitement fonctionnel
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Note: dans les deux cas ci-dessus, l'appareil étant conçu pour utiliser des Magicubes à 4 lampes, l'obturateur se bloque après 4 expositions: il faut alors sortir, puis remettre en place l'adaptateur pour poursuivre les prises de vues. |
Remarques / commentaires : pierre@dirapon.be |
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