Ansco Automatic Reflex
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De Zeiss à Yashica par la route de l'est: 60 ans d'appareils photos

 Ansco Automatic Reflex
USA, 1947

 

Historique

L'histoire de la firme Ansco commence en 1842 sous le nom de E. and H.T. Anthony & Co, qui devient  Anthony & Scoville Co. en 1901. Ansco fusionne en 1928 avec l'Allemand Agfa pour former Agfa-Ansco. En 1941, les installations de Binghamton (Etat de New York)  sont confisquées par le gouvernement américain, et revendues à des investisseurs nationaux.

La production reprend après-guerre sous le nom original de Ansco, jusqu'en 1967 ou la firme est re-baptisée General Aniline & Film (GAF), appellation que conserveront les appareils jusqu'à la fin des activités au début des années 1990.

 

La gamme Ansco était clairement orientée "grand public", avec des appareils bien construits, mais simples  et abordables.

En 1947,  la firme nouvellement remise en activité  revoit ses ambitions à la hausse.  Les industries photographiques allemande et japonaise tentent de panser leurs plaies et de remettre leur production en route, le plus souvent en ressortant de leurs tiroirs des appareils produits avant-guerre: une occasion pour Ansco d'occuper le terrain avec un appareil moderne de haut de gamme, destiné  à concurrencer les meilleurs  de sa catégorie, tout en bénéficiant d'un réseau de revendeurs américains fidèles à la marque.

 

 

Les ingénieurs d'Ansco ont carte blanche pour concevoir, comme dit Rick Oleson (voir liens plus bas)   la "Cadillac des  TLR" (Twin Lens Reflex).

L'obturateur Wollensack Rapax  est largement éprouvé;  l'optique quant à elle comporte 3 lentilles (4 pour les Tessar germaniques...) et compense cette faiblesse congénitale par une longueur focale légèrement supérieure à la norme (83 mm).
Avis aux restaurateurs:  comme me l'a pertinemment indiqué le même Rick Oleson lorsque j'étais aux prises avec un premier exemplaire de cet appareil dont la lentille avait du être nettoyée au tampon Jex, cette optique est rigoureusement identique à celle du très démocratique Ciro-Flex, qui partage dans certaines versions le même obturateur Rapax, et est disponible pour quelques dollars sur Ebay USA.

 Les ingénieurs décident de dissocier l'avance du film de l'armement de l'obturateur, officiellement pour permettre d'avancer le film immédiatement après la prise de vue, et de donner ainsi à la nouvelle portion de film destinée à être exposée  le temps de prendre une planéité parfaite, sans pour autant  imposer au ressort de l'obturateur de rester tendu pendant de longues périodes. Par contre, un dispositif prévenant la double exposition était prévu, avec un levier de débrayage permettant une double expo volontaire (à droite sur la photo ci-dessus).

L'avancement est semi-automatique, la fenêtre du dos ne servant qu'à "caler" le mécanisme sur la première prise de vue, les 11 suivantes se succédant automatiquement chaque fois que la manivelle est actionnée.

Tout ceci sur le plan des principes, car en pratique les premiers exemplaires livrés se révèlent d'une fiabilité aléatoire, ce qui est d'autant plus difficile à accepter pour la clientèle qu'elle a  déboursé 262,50 USD de l'époque, soit sensiblement le prix d'un Rolleiflex... Autre lacune  sur cette première version: l'absence de synchro flash, mais à cette époque même les Rolleiflex, Leica et autres  Contax en étaient dépourvus.

Si Ansco visait une clientèle de professionnels du reportage, ce premier essai est assurément un coup dans l'eau.

Les ingénieurs rectifient le tir, en fiabilisant le mécanisme (sans le rendre infaillible...) et en ajoutant la synchro flash, et les commerciaux y mettent du leur en diminuant  le prix d'une centaine d'euros (imaginez la tête des acheteurs des premiers exemplaires..) mais le mal était fait, et l'appareil ne connaîtra jamais la carrière que ses qualités intrinsèques lui permettait d'ambitionner.

Chargement

Tourner le compteur de vues en sens inverse des flèches pour l'amener en position "N"

 

Insérer le film (bobine pleine en dessous, vide au-dessus) et tourner la manivelle pour s'assurer que le film est bien entrainé


..

Fermer le dos et avancer le film jusqu'à appartion du N° 1 dans la fenêtre rouge

 

Tourner le compteur de vues en sens inverse des flèches pour l'amener en position "1", puis tourner la manivelle
jusqu'au blocage. C'est prêt!

 

Utilisation

L'exemplaire qui illustre cette page est un des derniers exemplaires produits.
Il a été acheté sur Ebay Canada...

... avec son  étui en cuir dans un  état proche du neuf.

Prise en mains: l'appareil est superbe, la finition très soignée, et la qualité des matériaux  impressionnante.
Cet appareil ne ressemble à rien de déjà vu dans le domaine des TLR.
 

Première (demi...) surprise: l'obturateur ne déclenche pas. L'appareil est victime de l'enrayement
du mécanisme de prévention de la double exposition, qualifié également de prévention de la simple
exposition par les habitués de la marque...
 Ce mécanisme est heureusement facilement accessible après avoir déposé le capuchon de visée.

L'optique est propre, mais légèrement griffée: à juger sur les premiers négatifs.

 

La visée n'est pas le point fort du Ansco Automatic.  Et ceux qui sont
habitués à évaluer les distances en mètres... devront les convertir en pieds
avant de les reporter sur la molette.

Pour les plus bricoleurs, un fresnel de Mamiya C 330 légèrement recoupé
à la place du dépoli d'origine améliore très sensiblement les choses.

Autre possibilité: un dépoli sur mesure de chez Sheetfilm: ci-dessous les résultats.

Dépoli d'origine

Sheetfilm avec Lumigrid

fresnel de Mamiya C 330

Les paramètres de l'exposition sont visibles en position de visée: "peep window"
pour les diaphragmes, et système d'engrenages pour les vitesses.

A propos de molettes de mises au point: elles sont au nombre de trois, deux de part et d'autre de la platine
plus une sur le flanc gauche. Un record ???

La prise du flash n'est pas aux normes européennes, et un adaptateur est nécessaire.

 

Sur le terrain...

Quelques rayons de soleil...une bobine de FP4, et en chasse.

Ce sexagénaire a encore de beaux restes, et le maniement se révèle agréable.

Le mécanisme d'avance automatique fonctionne parfaitement, et les prises de vues sont régulièrement  espacées.
Les petits défauts  de surface de la lentille frontale ne semblent pas avoir d'effet visible sur les tirages.

 

Conclusion:

Un appareil très attachant, un peu caractériel et donc à manipuler avec précautions,
mais procurant des résultats à la hauteur des efforts consentis...

Les liens:

 

 

 

http://rick_oleson.tripod.com/index-33.html

http://www.camerapedia.org/wiki/Ansco

http://en.wikipedia.org/wiki/Ansco

http://www.collection-appareils.fr/ansco/html/ansco_pioneer.php

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